Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, gare de Lyon à Paris. Un train de l'industrie et de l'innovation partira de là mardi et fera étape dans dix-neuf villes. (Eric Dessons/JDD)
La Semaine de l'industrie démarre demain à Saint-Étienne. En tant que ministre du Redressement productif, vous serez sur tous les fronts. Que comptez-vous faire?
Je suis à la tête d'un ministère de combat et d'unité nationale au service de la renaissance industrielle de la France.
Le rapport Gallois a constitué la première étape de ce processus et donné lieu au pacte de compétitivité. J'ai tenu à accentuer la force de ce rendez-vous qu'est la Semaine de l'industrie car une nation qui ne produit plus devient soumise à celles qui produisent. Un "train de l'industrie et de l'innovation" partira de la gare de Lyon mardi et fera étape dans 19 villes.
Après Montebourg le "Pompier" voici Montebourg le "Bâtisseur"?
Il n'y a pas deux Montebourg. Ma politique industrielle avance sur deux jambes.
On m'a reproché de faire le pompier. Mais il y a nécessité à préserver l'appareil industriel et notre savoir-faire technologique.
Auparavant, personne ne l'avait jamais fait. Depuis mon arrivée, nous avons sauvé 59.961 emplois sur 70.909 postes menacés. Avec mon autre jambe, nous rebâtissons, comme à l'époque des grands plans pompidoliens.
On renforce tous nos points forts et on unifie les forces par filières autour de projets d'avenir. J'appelle cela le colbertisme participatif. Nous avons, par exemple, l'ambition de promouvoir le TGV du futur, le véhicule deux-litres dans l'automobile ou encore le bio-fioul pour l'aéronautique. Et puis, il y a toutes ces innovations du quotidien, ces objets de la nouvelle France industrielle que nous présentons au grand public.
La France en fait-elle assez pour rester compétitive?
Nous avons mobilisé 20 milliards d'euros en faveur des entreprises pour qu'elles investissent et recrutent. La droite en parlait mais n'a rien fait. La gauche a pris le taureau par les cornes. Maintenant, il ne faudrait pas que la hausse de l'euro efface tout cela. Sinon, nous aurons fait cet effort pour rien. Lorsque l'euro prend 10 centimes face au dollar, cela se traduit pour EADS par une perte de 1 milliard de profitabilité. Aux niveaux actuels, la monnaie unique ne correspond pas aux fondamentaux économiques de la plupart des pays européens.
Il est normal que les Français désespèrent. On leur a tant promis depuis des décennies...Sous les gouvernements de droite ou de cohabitation...sans jamais rien faire que de beaux discours...Aujourd'hui, on agit mais comme le disait si justement François Mitterrand:" il faut donner du temps au temps."...On ne peut redresser en 9 mois un pays livré à la désindustrialisation depuis des années, à fortiori en période de crise.
"L'histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements mais elle justifie l'invincible espoir." Jean Jaurès
Et Jean Jaurès a raison, cent fois raison. Dans les pires périodes de notre histoire, on ne peut vivre sans espoir...même s'il n'y a pas de victoire sans combat et si pour imposer un nouveau modèle de société fondé sur la primauté de l'homme sur l'économie et de l'économie sur la finance tous les hommes et les femmes de ce pays devront se rassembler dans un même combat.
L'économie ethique et solidaire, c'est Une entreprise plus démocratique, plus juste et plus soutenable. Un rêve: QUE CE SOIT L'ECONOMIS DE DEMAIN: UN CHOIX DEMOCRARTIQUE: UN CHOIX DE SOCIETE qui demandera beaucoup de travail, un combat contre les forces libérales qui sautent sur tout ce qui bouger.
Une grande Première en Ile de FRANCE
Pantin (93) accueille désormais la première crèche francilienne en Scop, un havre de paix pour des bambins allant de 2 mois et demi à l'entrée en maternelle. Ils seront à terme 45 à gambader dans les 600 m² de l'établissement, profitant de l'attention toute particulière que les gestionnaires ont apporté à leur épanouissement. Ces derniers envisagent de recruter 20% de personnel qualifié supplémentaire (par rapport à ce que la réglementation exige).
Pourquoi en Scop ?
"Associer le personnel à l'entreprise nous paraissait plus sain, c'est un investissement sur le long terme pour le projet. Ils pourront prendre part aux décisions et à la vie de l'entreprise. Par ailleurs, impliqués et motivés, les salariés offriront une meilleure qualité d'accueil aux enfants." Anne Fall, Co-gérante
MAIS AUSSI ET PEUT ETRE SURTOUT LE COMBAT DES REGIONS POUR L'EMPLOI